fibromyalgie

Fibromyalgie


Docteur Philippe Tournesac,

La fibromyalgie est une entité clinique aux contours assez mal définis. Elle se caractérise par la survenue de douleurs chroniques diffuses et par une sensibilité à la palpation de sites musculosquelettiques spécifiques. Elle affecterait 2 à 4 % de la population générale aux Etats-Unis.



La médecine allopathique a fait la preuve de son inefficacité dans le traitement à long terme de ce syndrome et nombreux sont les essais randomisés à avoir démontré son échec.


Elle a d'abord été définie par l’existence de douleurs ostéo-musculaires chroniques diffuses sur une période de plus de 3 mois avec douleurs  à la pression d’au moins 11 points sur  18 (ces points appelés point de Yunnus).

Les nouveaux critères de diagnostic de 2010

En 2010, l'American Collège of Rhematology a édité de nouveaux critères diagnostics présentés ci-joint

Biologie et fibromyalgie : étape diagnostic


Pendant l’étape diagnostic il est important de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une maladie rhumatologique inflammatoire, d’une infection virale ou d’une maladie endocrinienne traditionnelle.

 La biologie est utile au cours de l’étape diagnostic pour s’assurer qu’il n’y a pas de confusion avec une autre maladie. Il n’existe pas actuellement de test biologique permettant à lui seul d’affirmer à lui seul un diagnostic de fibromyalgie.


Le bilan inflammatoire comprend : NFS (numération formule sanguine, évaluation quantitative et qualitative des globules rouges et des globules blancs) VS (vitesse de sédimentation, le chiffre est d’autant plus élevé qu’il existe une inflammation) et CRP (la C réactive protéine est excellent marqueur de l’inflammation aiguë). Un syndrome inflammatoire ne devrait pas être présent de façon continue au cours de la fibromyalgie. On veillera  à ne pas faire ce bilan au décours d’une grippe ou d’un infection aiguë qui entraîne des anomalies de ce bilan pendant au maximum un mois. On peut aussi confirmer ce syndrome inflammatoire en observant une augmentation de l’alpha 2 globuline, une diminution de l’albumine et des gammaglobulines sur l’électrophorèse des protides. Ce dernier examen permet aussi d’écarter des anomalies de synthèse de protéines présentes dans ces cancers comme le myélome de Kahler.


Le dosage de certains anticorps comme AC AN, AC anti DNA ,ac anti ENA s’ils sont élevés doivent orienter vers des maladies immunitaires comme le Lupus. 12


La calcémie est un examen peu fiable, il faut y associer un dosage des protides (protéines) totaux (ce dosage est inclut dans l’électrophorèse des protides) car le calcium est en partie lié au protéines, la variation de ces protéines fait donc aussi varier la quantité de calcium mesuré, dans ce cas il faut s’intéresser aux protéines plus qu’au calcium. Dans le doute ont peut mesurer le calcium ionisé qui est plus fiable, malheureusement son dosage nécessite des conditions de recueil et de transport draconien qui, s’ils ne sont pas respecté, peuvent rendre le résultat inutilisable. Le dosage de la vitamine D (25OHD3) est absolument indispensable pour 2 raisons : car l’insuffisance en vitamine D entraîne souvent une élévation de la calcémie par hyperactivation de la glande parathyroïde  et aussi car le déficit en vitamine D est probablement une des causes les plus fréquentes de douleurs ostéoarticulaires. La norme n’est pas celle fournit par les laboratoires d’analyse médicale  (20ng/ml) mais bien de 40ng/ml. Cette erreur de norme est due  à une évaluation des données scientifiques pas encore pris en compte dans la pratique courante.

TSH et cortisolémie permettent une appréciation des dysfonctionnements important de la thyroïde et des corticosurrénales et le diagnostic éventuel d’une hyperthyroïdie, hypothyroïdie ou  insuffisance surrénalienne. 

Le ionogramme sanguin mesure le sodium (Na) le potassium (K) et le chlore (Cl). On recherche en fait surtout une chute du potassium qui peut favoriser les douleurs et les crampes musculaires. 

Le dosage du CPK permet de rechercher une maladie musculaires et de certaines intolérances aux médicaments faisant baisser le cholestérol appelés statines (Tahor®, le Zocor®, le Vasten®…)  connus pour leur aptitude  à déclencher des douleurs musculaires.

Le dosage de SGOT et SGPT classiquement appelés transaminases est effectué  à la recherche d’une hépatite, une inflammation du foie, dont l’origine peut être infectieuse, médicamenteuse ou auto-immune. L’interprétation des perturbations est parfois complexe et peut nécessiter l’avis d’un hépato-gastro-entérologue. 


Certains virus comme le virus d’Epstein Barr (plus connu comme virus de la mononucléose) et les virus des hépatites B et C peuvent déclencher un syndrome de fatigue chronique et des douleurs diffuses. Il est utile de pratiquer une sérologie pour chacun de  ces  3 virus de façon systématique. On peut y ajouter une recherche de maladie de Lyme avec la sérologie de borréliose en cas de souvenir de piqûre de tique surtout.


Le dosage du HLA B27 permet d’identifier un sous groupe de la population qui a de fortes chances de développer une maladie inflammatoire auto-immune appelée la spondylarthrite ankylosante (SPA). La positivité de ce test nécessite la présence de symptômes articulaires et de lésions radiologiques caractéristiques pour affirmer le diagnostic de SPA.


Bilan biologique recommandé: 

NFS ou hémogramme complet,

CRP

Eléctrophorèse des protides

calcémie, phosphorémie

magnésium erythrocytaire

Vitamine D (25OH D3),

vitamine B12 (si possible dosage de l'holotranscobalamine)

TSH(us), cortisolémie ou dosage salivaire du cortisol

anticorps antinucléaires, anticorps antipetide citruliné, Facteur rhumatoïde

ionogramme

CPK

SGOT SGPT

Sérologie Hépatite B, C, EBV,  borréliose

HLA B27

   


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